Critique24. Oktober 2017

«Logan Lucky» - Des anti-héros façon Burn After Reading ! (VIDEO)

«Logan Lucky» -  Des anti-héros façon Burn After Reading ! (VIDEO)
© Impuls Pictures AG

Feel good movie dans l’est de la Virginie. Deux frangins prennent leur revanche sur la société américaine et se lancent dans une aventure herculéenne et drolatiquement stupide: un braquage amateur de la légendaire course de NASCAR en Caroline du Nord. Avec Channing Tatum, Adam Driver et Daniel Craig, Steven Soderbergh daigne enfin sortir de sa retraite !

Logan Lucky met en scène des oubliés devenus bandits malgré-eux. En ce sens, c’est une sorte de “Ocean” inversé. Jimmy (Channing Tatum) et Clyde Logan (Adam Driver) interprètent des estropiés de la vie, de gentils crétins d’eau douce qui tenteront un braquage comme un ultime doigt d’honneur à une société qui les laisse pourrir. Le premier vient de perdre son travail et la garde de sa fille tant dis que l’autre, serveur et manchot, célèbre duo gagnant, végète dans une sorte de “diner” de bord de rocade. Il y a ce travail sur le comique de situation, les répliques, les mimiques et la dialectique. La recette a déjà fait ses preuves, la béchamel prend et offre au duo un burlesque de boulevard parfaitement jouissif.

© Impuls Pictures AG

Dans cette course contre la médiocrité, Soderbergh dévoile une galerie d’anti-héros jubilatoire façon Burn After Reading des frères Coen. La direction des acteurs est impeccable. De Riley Keough arrière petite fille d’Elvis Presley, détonante de kitsch dans le rôle de la soeur jusqu’à Daniel Craig, l’excentrique version blond platine d’un Jailhouse Rock. Les ringards se prennent pour les nouveaux Cartouche du 21ème siècle et foncent avec une insouciance adolescente. Leur philosophie de vie est simple "On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher…". C’est drôle, c’est corrosif, saupoudré d’humour noir, bref jusque là tout va bien.

© Impuls Pictures AG

Mais à l’image d’un récent Baby Driver par exemple, Logan Lucky appartient sans nul doute à cette génération de cinéma “COOL”; en d’autres termes, un cinéma qui dans son genre, ne raconte pas grand chose mais le réalise extrêmement bien! Certes il y a un discours sur une Amérique blanche post Trump et en quête de revanche, mais Logan Lucky est un échantillonnage de petites ambitions, adorablement mis en scène par ailleurs, mais qui laisse pantois quant à la puissance du message. Ce raisonnement serait précipité pour une première réalisation, mais venant de Soderbergh qui sort de sa retraite et après une trentaine de films, il semble légitime de pouvoir s'interroger sur le degré d’innovation. Il y a différents niveaux de déjà-vu, celui-ci est tolérable et profite du talent indéniable du réalisateur. Mais sans vouloir piétiner les qualités évidentes de Logan Lucky, il nous manquera une fulgurance, des envolées, de l'innatendu !

Note de la rédaction -> 3/5 ★

Cineman Inside - Logan Lucky

Cet article vous a plu ?


Commentaires 0

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement