Critique29. Oktober 2021

«Last Night in Soho» - The city that never sleeps

«Last Night in Soho» - The city that never sleeps
© Universal Pictures International Switzerland

Nouvelle élucubration scénaristique issue de l’univers particulier d’Edgar Wright, Last Night In Soho embarque Anya Taylor-Joy et Thomasin McKenzie dans le Londres des années 60. Embrassant le thriller et l’horreur, « Last Night In Soho » aura de quoi remuer les mœurs et l’industrie de la mode.

Jeune étudiante réservée, fascinée par l’univers des « Swinging Sixties » et aspirante créatrice de mode, Eloise Turner (Thomasin McKenzie) débarque dans une prestigieuse école à Londres. En décalage avec la vie noctambule et agitée des étudiants du campus, elle préfère trouver une chambrée chez l’habitant, au dernier étage d’une charmante demeure du quartier de Soho. Mais elle se retrouve bientôt transportée dans les années 60 et rencontre une femme éblouissante, une aspirante chanteuse du nom de Sandy (Anya Taylor-Joy). Des voyages nocturnes qui d’abord inspirent la jeune femme, mais à Londres, les nuits sont longues, et Eloise se retrouve à l’orée d’une démence infinie alors que les visions se déchainent.

Certainement l’un des films les plus attendus depuis la crise de la Covid, et pour cause, Edgar Wright est un cinéaste à part. Réalisateurs des fantasques « Hot Fuzz », « Shaun of The Dead », « Scott Pilgrim » et autres « Baby Driver », ce nouveau métrage devrait marquer un tournant dans la cinématographie du cinéaste britannique. Moins branché comédie que ne l’étaient ses prédécesseurs, ce film emprunte un ton plus sérieux ; un thriller psychologique qui se revendique d’un héritage issu de « Don't Look Now » de Nicolas Roeg ou de « Repulsion » de Roman Polanski.

La patte d’un cinéaste qui aime le cinéma...– Theo Metais

Le réel se mêle aux sixties et Thomasin McKenzie perd pied. Remarquée et remarquable dans « Leave No Trace », l’actrice, à la voix si singulière, se fait presque la réincarnation d’une Shelley Duvall. Les méandres des rues sombres de Soho remplaçant le décor d’un certain Overlook Hotel. Le pub n’est jamais très loin, les zombies non plus et la musique survole un thriller survitaminé. Sous couvert d’un voyage dans le temps, Edgar Wright offre une réalisation endiablée, un furieux objet pop et horrifique pour conter une histoire de femmes, d’hier et d’aujourd’hui, les mêmes qui se rencontrent au cœur de ces visions mystiques et déroutantes. L’une est étudiante, l’autre, formidablement incarnée par Anya Taylor-Joy, prête à tout pour se produire sur les planches du légendaire Café de Paris de West-End. Faudra-t-il répandre ses charmes pour y parvenir, et Matt Smith, séduisant visage d’un manager sans scrupules, d’appâter les walkyries.

«Last Night in Soho» - The city that never sleeps
© Universal Pictures International Switzerland

Deux actrices impeccables pour incarner une histoire qui surprend par sa construction, son esthétique et sa cinématographie exigeante. « Last Night in Soho » est moins hantée par l’industrie de la mode que ne le présageaient les premières images. Edgar Wright est bel et bien un faiseur de grands divertissements, d’objets cinématographiques curieux, puissants, çà et là visionnaires, élégamment portés par des castings de taille et desquels émanent toujours une envie de régaler le visuel et l’auditif. Le cinéaste, une nouvelle fois, tire les cordes de la magie du cinéma, du montage, compose des plans intelligents ; notons l’utilisation alambiquée des miroirs, un classique un peu ronflant au cinéma, mais qui fonctionne ici et certifie ce que nous avions compris après « Shaun of The Dead » : rien de nouveau sous le soleil, mais il y un style Edgar Wright et la patte d’un cinéaste qui aime le cinéma et qui lui rend hommage à chaque fois.

3,5/5 ★

Depuis le 27 octobre au cinéma. Plus d'informations sur « Last Night in Soho ».

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