Critique6. März 2018

Immersion dans la noirceur d'une usine textile - «Machines»

Immersion dans la noirceur d'une usine textile - «Machines»
© Filmcoopi AG

Œil d’or du meilleur documentaire international à Zürich et prix spécial du jury pour la meilleure photographie au Sundance Film Festival 2017, le film du réalisateur Rahul Jain témoigne avec force des conditions de travail pénitentiaire... En salles dès le 7 mars.

En deux mots

Dans une usine textile dans l'État du Gujarat, en Inde, le spectateur entre dans tout le processus de fabrication du tissu, intenable pour les travailleurs, de la surveillance des machines jusqu'à l'utilisation des produits toxiques.

© Filmcoopi AG

La critique

Le film est rythmé par de longs plans-séquences qui exposent le quotidien des travailleurs. Au cœur de l’usine, l’humain, avec sa force, ne doit faire qu’un avec tout le dispositif structuré des machines ; ainsi les travailleurs s’adaptent à la cadence des mécanismes qui battent la mesure et le spectateur assiste avec effroi aux conditions inhumaines qui découlent de cet engrenage, dans un lieu où la lumière se fait rare. La grande force du film tient dans le dialogue entre les séquences de travail, aux actions répétitives, dans lesquelles l’ouvrier se tue à la tâche, et les courts entretiens face caméra, des moments précieux qui permettent à la parole de se libérer. Le film dépeint avec force un travail physique déshumanisé, dans un contexte où l’employé est ignoré par la hiérarchie. Alors que la communication entre les différentes sphères paraît impossible et que l’effort physique est extrême, difficile pour ces êtres humains de se défendre… Leur témoignage prend dès lors une véritable importance.

Note de la rédaction -> 4/5 ★

La bande-annonce

IND, DE, FIN - 2016 - 72 Min. - Documentary

Réalisateur: Rahul Jain

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