Critique10. Januar 2019

«Edmond» - Du théâtre au grand écran

«Edmond» - Du théâtre au grand écran
© Impuls Pictures

«Edmond» est l'adaptation de la pièce de théâtre éponyme récompensée par 5 Molières en 2017. Le film est réalisé par Alexis Michalik, auteur et metteur en scène de la pièce de théâtre également. L’occasion de livrer un passage à l’écran d’une fidélité à tout rompre.

Dans le Paris de décembre 1897, Edmond Rostand est un jeune écrivain sans succès. Alors qu’il est en panne d’inspiration depuis deux ans, il se voit demander par Constant Coquelin de mettre en scène une pièce de théâtre. Cette pièce, il ne l’a pas encore écrite et n’a que trois semaines pour le faire. Pour l’instant il n’a qu’une chose en tête, son titre : Cyrano de Bergerac.

La pièce de théâtre d‘Alexis Michalik était véritablement une petite merveille. Grâce à une mise en scène terriblement ingénieuse et très originale, des dialogues de grande qualité, la multitude des genres, mêlant la comédie au drame, l’historique, la romance, l’épique, et des comédiens parfaits, Edmond était en tout point un régal d’inventivité. Nous pourrions (presque) en dire autant de l’adaptation filmique qu’en a tiré Alexis Michalik.

Le long-métrage déborde d’énergie et suit une dynamique effrénée...

Avant d’être une pièce de théâtre puis un film, Edmond était un scénario, refusé par les producteurs de cinéma il y a quelques années, obligeant l’auteur à passer par les planches. Pour l’arrivée sur grand écran, on trouve à l’oeuvre une fluidité impressionnante. Motivé par les mêmes dialogues au mot pour mot, les mêmes scènes cocasses au mouvement près et parfois par les mêmes acteurs de seconds rangs, le film Edmond est captivant. À l’image de la folie qui anime le personnage de Rostand (surexcité Thomas Soliveles), le long-métrage déborde d’énergie et suit une dynamique effrénée.

Olivier Gourmet - Edmond (2018) © Impuls Pictures

Malheureusement, c’est sans doute ici que coince Edmond. En voulant garder, à la lettre près, l’intégralité de sa pièce de théâtre dans son film, Alexis Michalik en oublie de freiner l’ardeur des personnages et l’enchaînement des séquences. Ce qui fonctionne au théâtre ne marche pas forcément sur grand écran où le spectateur, entre deux scènes puissantes (émotionnellement, humoristiquement ou autre) a besoin de souffler pour la vivre pleinement.

Dommage pour une œuvre au si grand cœur...

Ici, le réalisateur ne laisse jamais l’occasion au spectateur de mûrir un dialogue, un regard ou un événement. Tout va à mille à l’heure. De plus la mise en scène manque clairement d’inventivité (contrairement à la pièce qui faisait preuve d’une grande imagination) et à l’exception d’une très belle mise en abyme où le théâtre devient cinéma, Edmond manque d’âme techniquement. Dommage pour une œuvre au si grand cœur.

Thomas Solivérès - Edmond (2018) © Impuls Pictures

En bref !

Edmond est une adaptation fidèle de la pièce de théâtre originelle avec une envie débordante, une folie entraînante, des dialogues percutants et des acteurs solides. Dommage que le film ne laisse cependant pas le temps au spectateur de profiter amplement du spectacle, à cause notamment de son rythme excessif, presque épuisant.

3/5 ★

Plus d'informations sur Edmond.

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