News16. November 2022

Du tribunal aux eaux turquoise de Tahiti : 9 films qu’il ne fallait pas rater au GIFF

Du tribunal aux eaux turquoise de Tahiti : 9 films qu’il ne fallait pas rater au GIFF
© cineworx gmbh

La 28e édition du GIFF (Geneva International Film Festival) fût l’occasion de découvrir certains des meilleurs films de cette année 2022. Tour d’horizon des 9 films qu’il ne fallait absolument pas rater durant cette édition exceptionnelle.

(Un article de Kilian Junker, depuis le GIFF)

Le questionnant «Saint Omer»

C’est le grand primé de cette 28e édition ! En effet, le prix Reflet d’or du meilleur long-métrage du GIFF a été remis au film d’Alice Diop. Et c’est son actrice principale, Kayije Kagame, qui vint réceptionner le trophée sur la scène du Théâtre Pitoëff. Originaire de Genève, c’est avec une émotion particulière et devant un public conquis qu’elle narre sa rencontre avec Alice Diop, quelques années plus tôt, au cinéma Spoutnik. Un film émouvant, relatant un fait-divers qui avait ébranlé la France en 2013, et qu’il sera possible de (re)découvrir au cinéma dès le 30 novembre.

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L’hypnotique «Pacifiction – Tourments sur les îles»

Avec Albert Serra, on a l’habitude des films étonnants : entre la rencontre entre Casanova et Dracula qu’était «Histoire de ma mort» ou la nuit dans les bois en compagnie d’un groupe de libertins dans «Liberté», il avait toujours su nous surprendre. Et décidément, il réitère avec le magistral «Pacifiction». Près de trois heures d’un thriller vénéneux sous les tropiques, porté par la prestation tout bonnement hallucinante de Benoît Magimel en rôle principal. Sans doute l’un des chefs-d'œuvre de cette année cinéphile 2022, qu’il faut à tout prix découvrir sur grand-écran tant les images et les sons se mêlent pour créer une expérience hypnotique.

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Le touchant «EO»

© Frenetic Films AG

Le réalisateur polonais Jerzy Skolimowski, à 84 ans et une vingtaine de films à son actif, s’inspire du magnifique «Au Hasard Balthazar» de Robert Bresson pour réaliser son propre «EO». Prix du jury à Cannes en 2022, on y suit un âne dénommé EO (l’équivalent de notre « hi-han ») au gré de ses aventures rocambolesques. Parfois drôle, résolument touchant, il signe sous la forme d’un road-movie un véritable manifeste animaliste traversé de saillies visuelles tout bonnement incroyables.

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Le bouleversant «The Whale»

Présenté à la suite de la cérémonie de clôture, le dernier film de Darren Aronofsky «The Whale» narre l’histoire de Charlie, touché de dépression et d’hyperphagie incontrôlée depuis la mort de son ami. Sous ce pitch plutôt lourd, Aronofsky nous crée pourtant une comédie dramatique forte aux personnages terriblement attachants. Outre la performance ahurissante de Brendan Fraser qui revient avec un rôle fort après des années de traversée du désert, on retiendra surtout la puissance émotionnelle que dégage le film. Une belle surprise, loin du cinéma dont nous avait habitué le réalisateur de «Black Swan» et de «Mother !».

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L'historique «A Forgotten Man»

© Festival Verleiher

Le nouveau film du suisse Laurent Nègre nous présente, dans un noir et blanc sublime, un pan peu reluisant de l’histoire de notre pays… Biopic de Heinrich Zwygart, ambassadeur de la Suisse auprès de l’Allemagne nazie, il évoque dans un long-métrage resserré au rythme prenant ces compromis qui, sous une excuse de neutralité, relevaient plutôt d’un opportunisme crasse. Servi par un casting d’acteurs parfaits, alternant entre suisse-allemand et français, «A Forgotten Man» est un spectacle saisissant!

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Le troublant «La Femme de Tchaïkovski»

© Xenix Filmdistribution GmbH

Après son exil forcé en France, le génial Kirill Serebrennikov («Leto», «La Fièvre de Petrov»…) revient sur grand-écran avec «La Femme de Tchaïkovski». Narrant l’histoire de la conjointe du célèbre compositeur russe, Serebrennikov parasite son film d’abord construit comme un biopic classique avec sa mise-en-scène débordante d’inventivité, jusqu’au final ahurissant du long-métrage. Un énième tour de force pour le réalisateur russe dissident.

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Le rafraîchissant «Ailleurs si j’y suis»

Petite comédie de pétage de plomb et de rappel à la nature, «Ailleurs si j’y suis» du belge François Pirot est une véritable belle surprise. Outre un casting parfait – dont un Jean-Luc Bideau au sommet – on y retrouve un humour belge au délicieux sens de l’absurde dans un emballage hautement poétique, qui remet en question nos vies assujetties au travail. A découvrir en mars 2023 dans les salles suisses.

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L’audacieux «Rebel»

Une comédie musicale sur Daesh, il fallait oser. C’est pourtant le pari réussi du duo belge Adil El Arbi et Bilall Fallah. Connus pour leur «Bad Boys for life» et un «Batgirl» annulé par la Warner malgré un premier montage déjà terminé, «Rebel» est un retour à une production à plus petite échelle, hors studio. Et si le sujet était hautement casse-gueule, le duo s’en tire à merveille notamment avec des moments musicaux rappés à la mise-en-scène débordante de créativité.

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Le vénéneux «L’Origine du mal»

© Temporary Import Filme

Le jeune français Sébastien Marnier avait déjà été bien remarqué avec son thriller «L’Heure de la sortie», il revient en force avec son dernier film «L’Origine du mal». Doté d’un casting lunaire – Laure Calamy, Dominique Blanc ou encore Doria Tillier pour ne citer qu’eux – on y suivra une cruelle histoire de famille et de mensonges. Subtile mise-en-scène qui distille toute sa noirceur au récit, il s’agit sans équivoque de l’une des très belles surprises de cette vingt-huitième édition du GIFF.

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