Critique24. Februar 2023

«The Fabelmans» : Sincère et brutale, la naissance du maître Spielberg

«The Fabelmans» : Sincère et brutale, la naissance du maître Spielberg
© Universal Pictures International Switzerland

À 75 ans, Steven Spielberg nous invite parmi les souvenirs de son enfance. «The Fabelmans» est sans doute l’un de ses films les plus intimes.

Dans les années 50, un petit garçon du nom de Sammy se rend pour la première fois de sa vie au cinéma et bientôt, il empoigne sa première caméra 8mm. Sa passion naissante pour le 7ᵉ art se déploie au milieu du mariage instable de ses parents. Sa mère (Michelle Williams), ancienne gloire du piano, se languit de sa routine et son père (Paul Dano) est un informaticien réputé pour General Electric dont le travail amène la famille à déménager régulièrement. Puis les années passent. À l’adolescence, Sammy découvre l’antisémitisme, la magie du cinéma, la puissance de l’image, au milieu d'un cercle familial qui ne cesse de se détériorer.

«Les films sont des rêves que l’on n'oublie jamais». La phrase est prononcée par Michelle Williams dans «The Fabelmans», quelques mots prononcés à la volée qui présagent du succès Spielberg. À l’occasion de ce nouveau long-métrage, la 73e édition de la Berlinale, qui se tient jusqu’au 26 février, lui consacre d’ailleurs une rétrospective et une récompense pour l’ensemble de sa carrière. Et pour cause, «The Fabelmans» est à la fois la consécration et le chainon manquant pour comprendre et lier tous ses films les uns aux autres.

«The Fabelmans» : La naissance du maître Spielberg
«The Fabelmans» © Universal Pictures International Switzerland

En ce soir de janvier 1952, le tout jeune Sammy Fabelman découvre ébahi un média qu’il allait plus tard révolutionner. Portée par la performance de Gabriel LaBelle, la suite sera un voyage empli de colère, de tendresse et d’admiration pour le 7ᵉ art. En substance, Steven Spielberg dévoile une anthropologie familiale des années 50. Il y a la mère certes, en proie à des émotions contraires en la présence du personnage de Seth Rogen, et le père qui s’efforce de maintenir sa famille à flot. Un foyer empêtré dans les mœurs de l’époque, et le cinéma devient une échappatoire pour Sammy et ses sœurs.

Un récit sur la fin de l’innocence livré à cœur ouvert, une lettre d’amour à l’artisanat du cinéma et à ses origines juives. Alors que sa famille se délie, son cinéma en réunira des milliers. Un touchant paradoxe qui balise les balbutiements derrière la caméra de ce cinéaste en devenir. Sincère, brutal, attendrissant, «The Fabelmans» se pare de cette magie singulière.

4/5 ★

Au cinéma depuis le 22 février.

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