Critique6. April 2023

Critique de «Aspergirl» sur OCS, savoureuse série sur l’autisme avec Nicole Ferroni

Critique de «Aspergirl» sur OCS, savoureuse série sur l’autisme avec Nicole Ferroni
© OCS

L’actrice et humoriste Nicole Ferroni incarne une mère de famille autiste dans «Aspergirl», une nouvelle série touchante, tendre et drôle créée par Judith Godinot et Hadrien Cousin. Voici notre critique de «Aspergirl», à découvrir dès aujourd’hui sur OCS.

Luison, la trentaine, partage la garde de son fils Guilhem avec son ancien compagnon, Reza. À la rentrée du jeune garçon au collège, un camarade un peu trop familier trouble ses habitudes sécurisantes. Troublé et frustré, Guilhem perd le contrôle et le blesse. Un bilan psychologique suit l’accident et les résultats tombent : le garçon pourrait bien être autiste, et Luison aussi. Une révélation, perturbante pour l’un, libératrice pour l’autre, qui semble expliquer bien des choses. Et alors qu’une enquête sociale débute pour examiner la famille, la mère fera tout pour paraître la plus “normale” possible, et ainsi ne pas être séparée de son fils.

Aspergirl : un mot-valise anglo-saxon pour parler des femmes autistes, dérivé du terme “asperger”. Si cette dernière dénomination n’est aujourd’hui plus officiellement utilisée, et est même rejetée par la communauté autiste, elle est encore souvent comprise du grand public. Dérivée du nom du pédiatre autrichien Hans Asperger, qui avait étudié les caractéristiques psychologiques de personnes vivant avec cette variation dans le fonctionnement du système cérébral, elle désigne une certaine catégorie de personnes autistes, souvent incomprises et socialement dénigrées à cause de leur difficulté à décoder les expressions faciales et vocales de la population neuronormative. Une ignorance de la majorité que «Aspergirl» essaie de combattre à sa façon.

Critique de «Aspergirl» sur OCS, savoureuse série sur l’autisme avec Nicole Ferroni
Nicole Ferroni et Carel Brown dans «Aspergirl» © OCS

Car les représentations de personnes autistes sur le grand et le petit écran restent généralement anecdotiques, souvent problématiques, comme l’avait prouvé «Music» le long-métrage polémique de la chanteuse Sia. Avec au premier plan une mère et son fils autistes, la série «Aspergirl» réussit ce que beaucoup avait bâclé bien avant elle : mettre en lumière et humaniser une communauté. Et si la série joue la carte de l’humour pour présenter leurs différences et les tentatives d’adaptation avec le monde qui les entoure, ce n’est jamais par moquerie. Curieux, le public rit avec les personnages et s’attendrit devant une douce représentation de la vie d’une famille atypique et terriblement attachante.

Pour jouer Luison, l’actrice française Nicole Ferroni, elle-même non autiste, donne tout son cœur dans cette charmante et touchante performance d’une femme qui découvre sur le tard sa différence. Une histoire loin d’être isolée, les femmes souvent diagnostiquées plus tard que les hommes. Carel Brown enfile le costume de Guilhem, le jeune fils. Un rôle qui avait ébloui le jury du Festival Séries Mania 2023, d’où il repart avec le prix du meilleur acteur dans une série francophone. Entre leurs deux personnages, l’alchimie est palpable, et ensemble, ils traversent un monde qui peine à les comprendre dans dix épisodes à savourer, pour un mélange des genres, agréable et coloré.

4/5 ★

Une série OCS Signature à découvrir sur OCS à partir du 6 avril.

Bande-annonce d'«Aspergirl»

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