News18. September 2024

«Don't Worry, He Won't Get Far on Foot» sur Arte, Joaquin Phoenix dans la peau du cartooniste John Callahan

«Don't Worry, He Won't Get Far on Foot» sur Arte, Joaquin Phoenix dans la peau du cartooniste John Callahan
© 2018 Amazon Content Services LLC/Scott Patrick Green

Réalisateur de «Elephant» et «Will Hunting», Gus Van Sant offre à Joaquin Phoenix le rôle de l’auteur de bande dessinée américain John Callahan dans «Don't Worry, He Won't Get Far on Foot». Sorti en 2018 après un passage à Sundance et à la Berlinale, le film est à (re)découvrir dès ce soir sur Arte et tout le reste du mois de septembre sur arte.tv.

Chemise à fleurs, flâneur, noctambule, rôdeur et buveur, John (Joaquin Phoenix), 21 ans, traîne dans les années 70 comme une réincarnation californienne de Jack Kerouac. Un peu miteux, mais charmant et libertaire, il a de l’allure, seulement voilà, les excès de tequila au petit matin lui frisent la cervelle. Puis il y aura cette nuit, une énième déviance tragique lorsque son acolyte Dexter (Jack Black) s’endormira au volant en rentrant de L.A. Au réveil, plus rien ne bouge, sinon la tête et les mains, à peine, tremblantes. Pour John la vie reprendra en fauteuil. Aidé par sa compagne Annu (Rooney Mara) et les thérapies pour Alcooliques Anonymes de l’excentrique et hippie Donnie (Jonah Hill), il se découvrira un don pour le dessin satirique et deviendra le célèbre John Callahan!

Faut-il qu’il les aime ces outsiders tortueux et boiteux pour les raconter avec autant de calme et de volupté: «Elephant» (2003), Kurt Cobain dans «Last Days», (2005), Sean Pean dans «Harvey Milk» (2008) ou bien avant encore «Good Will Hunting» (1998) avec Matt Damon et Robin Williams. Tiens! En parlant de Robin Williams, c’est par lui que tout avait commencé. L’acteur américain et Van Sant s’étaient penchés sur la vie du cartooniste. En 1989, Williams achète les droits pour adapter les mémoires de Callahan, mais les brouillons inachevés s'accumulent, les années passent, Williams et Callahan lèveront l’ancre et Van Sant terminera seul.

Le résultat est un cocon de tendresse, mainstream, mais sobre et délicat. La narration épurée se permet quelques twists temporels et nous promène dans les vies du cartooniste, l’avant, le pendant et l’après. Le rideau s’ouvre: thérapie chez les anonymes puis générique en dessin avant la plage et la chemise au vent d’un John aviné, mais quasi galopant. Trois plans, trois époques. Le ton est donné.

«Don't Worry, He Won't Get Far on Foot» sur Arte, Joaquin Phoenix dans la peau du cartooniste John Callahan
Rooney Mara dans «Don't Worry, He Won't Get Far on Foot» © 2018 Amazon Content Services LLC/Scott Patrick Green

Rooney Mara, Jonah Hill, Joaquin Phoenix, que dire sinon que les trois acteurs sont enchanteurs de réserve et de pudeur; à l’image de cette scène où Annu accompagne John au réveil après l’accident: Lui immobile, le corps moulé dans une cage de fer, elle, au chevet. Les regards conversent, autour d’un bouquet de roses, dès lors, elle lui rendra visite chaque semaine. Le réalisateur travaille des émotions bien connues du cinéma, mais il y a quelque chose d’un aquarelliste, une douceur.

Orchestrée par les partitions de Danny Elfman, la résurrection de John Callahan est touchante, un peu mélo, assez conventionnelle, mais drôle et légère. «Don't Worry, He Won't Get Far on Foot» sera aussi l’occasion de (re)découvrir l’humour merveilleux d’un bédéiste cinglant. Une enluminure de l’homme avant l’artiste, sa reconstruction, sa mécanique interne, sa mère, le charbon noir de nuits indomptables, l'alcool, le pardon et enfin, la rédemption.

3/5★

Plus d'informations sur «Don't Worry, He Won't Get Far on Foot»

Un film à découvrir dès le 18 septembre sur Arte et tout le reste du mois de septembre sur arte.tv. Aussi disponible sur:

Bande-annonce de «Don't Worry, He Won't Get Far on Foot»

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