Critique5. Januar 2023

«Cet été-là» : Touchant regard sur l’enfance par Eric Lartigau

«Cet été-là» : Touchant regard sur l’enfance par Eric Lartigau
© 2023 Frenetic Films

Le réalisateur Eric Lartigau revient avec un nouveau drame familial au cœur de l’été.

Voilà deux ans que Dune et ses parents n’étaient plus revenus dans leur maison de vacances au bord de l’océan. En cette fin juillet 2021, ils y retrouvent enfin la jeune Mathilde et sa famille. Mais loin de la légèreté propre à la saison, l’ambiance familiale est alourdie par les nombreuses disputes des parents. Accompagnée de son amie, Dune s’interroge, filme, nage et découvre le monde à l’aube de l’adolescence.

En 2014, Eric Lartigau présentait son long-métrage «La famille Bélier». Au succès national succède, quelques années plus tard, «CODA», distribuée par Apple TV+, une adaptation américaine couronnée de trois Oscars. Aujourd’hui, le cinéaste sort Cet été-là, librement inspiré du roman graphique éponyme des Canadiennes Jilian et Mariko Tamaki, et offre une nouvelle fable familiale à l’intensité surprenante.

Emportées dans le chaos lié aux tourments des adultes, les protagonistes, Dune et Mathilde, se débattent pour vivre la fin de leur enfance et imposer leur vision du monde. Entourées de Marina Foïs, Chiara Mastroianni ou encore de l’acteur mexicain Gael García Bernal, les jeunes Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange interprètent magnifiquement ces deux amies, dont la connexion manifeste allège une œuvre poignante et en contradiction permanente avec son esthétique estivale.

«Cet été-là» - Touchant regard sur l’enfance par Eric Lartigau
Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange © 2023 Frenetic Films

Accompagné par Delphine Gleize au scénario, Eric Lartigau offre un enchaînement de dialogues rapides, dont le langage fleuri pourra heurter les oreilles des moins téméraires. Car bien loin d’une utilisation littéraire de la langue française, les expressions crues et colorées s’accumulent dans des échanges chorégraphiés avec attention, d’une spontanéité parfaitement naturelle. Une représentation au plus près de la réalité, entrecoupée de plans issus du caméscope de Dune. Elle y filme le monde et l’observe pour ainsi, peut-être, réussir à le comprendre.

Présentées à l’écran, ces images tremblantes, accompagnées de monologues de la jeune préadolescente, nous ouvrent à son monde intérieur. Nous l’accompagnons dans ses explorations et, avec elle, nous nous interrogeons sur la sexualité, découvrons les garçons, cherchons à comprendre l’apathie dont est en proie sa mère, Sarah (Marina Foïs). Car depuis deux ans, celle-ci n’est plus la même et n’a plus le goût à rien : une approche de la dépression tout en douceur, qui ne sera pas sans rappeler des œuvres francophones récentes, tel que Tout le monde aime Jeanne.

Le tout, accompagné par les tonalités oniriques des musiques des frères Evgueni et Sacha Galperine, «Cet été-là» nous plonge dans la période tumultueuse de la fin de l’enfance et nous offre un drame familial sur l’enfance écrit avec soin.

3,5/5 ★

Plus d'informations sur «Cet été-là»

Le 4 janvier au cinéma.

Bande-annonce

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