Review1. November 2019

Netflix: «The King» - Timothée Chalamet dans la peau du roi Henri V

Netflix: «The King» - Timothée Chalamet dans la peau du roi Henri V
© Netflix

Après son parodique «War Machine» sur Netflix, l’australien David Michôd marche dans les pas de Shakespeare et revient sur la plateforme avec «The King». Une enclave en pleine Guerre de Cent Ans, aux portes de la bataille d'Azincourt, portée par l’époustouflante interprétation de Timothée Chalamet.

En pleine Guerre de Cent Ans et alors que la santé de son père se délabre, le jeune Henri V (Timothée Chalamet) est contraint de prendre les rênes de l'Angleterre en 1413. Tragédie du sang royal, le prince rebelle trônait librement dans les ombres reculées du royaume, mais il n’a d’autre choix que d’accepter son sort. Le voilà roi d'Angleterre et, accompagné de son fidèle ami Sir John (Joel Edgerton), il livre la grande bataille d'Azincourt face au dauphin de France (Robert Pattinson), accepte la main de Catherine de Valois (Lily-Rose Depp), pour enfin régler ses comptes avec la France.

Prestigieux casting s’il en est, «War Machine», pourtant mené par Brad Pitt, avait laissé son public sur le carreau, et «The King» de David Michôd sera d’une toute autre ampleur. Accompagné au scénario par l’excellent Joel Edgerton (qui sort tout juste du percutant «Boy Erased»), la partition de Shakespeare trouve une profondeur folle sous les traits de Timothée Chalamet, décidément l’un des meilleurs acteurs de sa génération. Quand l’enfant rebelle et débauché accède à la couronne d’Angleterre, il faut à l’acteur environ une seconde et demie pour convaincre son auditoire (et à peu près autant de temps à Robert Pattinson pour se décrédibiliser dans la peau du dauphin). A la fois désinvolte et puissant, son flegme est assourdissant et son «Make it England!» avant la boucherie d'Azincourt frôle le sublime.

«Un étonnant rendez-vous entre Netflix et la couronne d’Angleterre...»– Theo Metais

Porté par la très subtile photographie de Adam Arkapaw («Macbeth») et le montage, d’une quiétude surprenante, de Peter Sciberras, «The King» offre à la bataille d'Azincourt et ses affluents une douceur radicale, violente, une texture froide et une retenue inattendue pour un film de cette trempe. David Michôd surprend. «Nothing stains the soul more indelibly than killing...» entendra-t-on de Sir John. Magnifié lui aussi par l’incroyable prestance de Joel Edgerton; le vétéran a la barbe de Cent Ans, l'œil creux et l’âme entachée. «The King» est une farce sur la guerre et ses fantassins. Son atrocité ressort, son absurdité aussi. Pas sûr que Robert Pattinson trouve son compte (et nous non plus). Lily-Rose Depp sera trop furtive dans les derniers instants pour embrasser l’aura de Catherine de Valois. Il reste l’indéfectible amitié entre Timothée Chalamet et Joel Edgerton pour un étonnant rendez-vous entre Netflix et la couronne d’Angleterre.

En bref!

Alors que son père déchante, Henri V accède à la couronne d'Angleterre et marche sur la France en 1415 lors de la bataille d'Azincourt. David Michôd donne à l’histoire profondeur et amertume. Timothée Chalamet est brillantissime!

4/5 ★

Disponible dès maintenant sur Netflix.

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