Review6. Juli 2020

Netflix: «Ju-On: Origins» - Un pavillon hanté par les vilenies

Netflix: «Ju-On: Origins» - Un pavillon hanté par les vilenies
© Netflix

Adaptation sérielle de la fameuse franchise horrifique de «The Grudge» (remake américain) et des films japonais «Ju-On», «Ju-On: Origins» débarque sur Netflix avec un héritage qui pourrait ne pas plaire aux fans du genre purement horrifique. Pas de jumpscares, mais une judicieuse évocation de l’horreur «réelle».

À Tokyo, un pavillon maudit où une mère et son enfant ont été les victimes d’un drame. Un écrivain et chasseur de phénomènes paranormaux se lance dans une enquête pour découvrir où se trouve cette maison maléfique, pour faire la lumière sur l’origine du mal qui règne entre ces murs.

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«La réalité est plus effrayante que les films.» Voici l’incipit de cette nouvelle série japonaise visible sur Netflix. Alors, vraiment plus effrayante? Une chose est sûre: cette série préquelle est audacieuse, parfois palpitante. Une construction de 6 épisodes de 30 minutes, plutôt bien emmanchés pour revisiter le mythe horrifique. Une mise en place rapide, pour nous présenter ce journaliste-chasseur-écrivain, Odajima, capté par l’histoire d’une actrice de télévision, Haruka, contant l’aventure de son petit-ami ayant visité la tristement célèbre maison. Depuis, elle entend des pas la suivre, des bruits qui la hantent. Cette quête obsessionnelle autour de ce pavillon hanté va emmurer l’écrivain dans une longue enquête: de 1988 à 1995.

«C’est l’horreur réelle qui convoque celle surnaturelle...»– Sven Papaux

«Ju-On: Origins» s’attèle aussi à suivre d’autres affaires toujours liées au lieu maudit. L’un des cas marquants est Kiyomi, une jeune lycéenne violée par l’un de ses camarades. La bassesse comme filtre horrifique. La série ne mise pas sur le simple fait de faire sursauter. Elle émet surtout les signaux d’une race humaine vile et perverse: c’est l’horreur réelle qui convoque celle surnaturelle. Exit les jumpscares, place à la race humaine dans son costume le plus sombre. La violence dans le monde réel libère les forces du mal, celles qui se tapissent dans un coin de l’au-delà. L’atmosphère s’alourdit au fur et à mesure que Odajima s’enfonce dans son enquête.

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L’histoire incorpore bon nombre de sous-intrigues et permet d’étendre la malédiction pour comprendre les racines du mal. Les froides vengeances, le coup d’œil dans le rétroviseur - de superbes scènes couplent le passé et le présent - pour comprendre que le pavillon n’est qu’une conception de la violence (extrême) qui peut sommeiller chez l’être humain. Alors cette histoire de pas, ce «fantôme» qui vous hante jusqu’à votre dernier souffle, calibre le récit telle une forteresse impénétrable. L’allant créatif - surtout l’audace d’empoigner l’histoire de cette manière - démontre que les traumatismes ne s’évaporent pas avec le temps, ils vous suivent comme cette ombre maléfique qui vous courbe le dos jusqu’à vous envoyer tout droit dans la tombe. Un joli pas de côté qui donne un bon coup de fouet à la franchise nippone.

3,5/5 ★

«Ju-On: Origins» est à découvrir dès à présent sur Netflix.

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