Review22. November 2019

«Marriage Story» - Les histoires d’amour finissent mal

«Marriage Story» - Les histoires d’amour finissent mal
© Netflix

Adam Driver et Scarlett Johansson sont à leur meilleur dans le film de Noah Baumbach: «Marriage Story», ou une relation en décrépitude que plus rien ne peut sauver.

Critique par Gaby Tscharner.

Grâce à leur troupe de théâtre, Charlie (Adam Driver) et Nicole Barber (Scarlett Johansson) se sont bâtis une vie et une carrière à New York, la grande fierté de Charlie. Mais, Nicole envisage de retourner à Los Angeles, où elle avait eu du succès autrefois en tant que jeune actrice. Une envie qui n’est pas tellement du goût de son mari et les choses s'enveniment.

A l’heure du “conscious uncoupling”, terme popularisé par Gwyneth Paltrow au sujet de sa séparation amicale d’avec Chris Martin en 2014, un film sur une jeune femme qui abandonne sa carrière pour celle de son mari, semblait un peu dépassé. Et pourtant, les époux Barder sont des artistes courageux, progressistes et avant-gardistes, mais leur routine maritale ressemble à un sitcom des années 50. En effet, Nicole est cette mère au foyer, aimante et attentionnée, une épouse dévouée envers son conjoint, et qui jamais ne se voit accorder ne serait-ce qu’un merci.

«Leur routine maritale ressemble à un sitcom des années 50...»– Gaby Tscharner

Alors que la famille de Nicole et sa carrière sont à Los Angeles, le couple s’est installé à New-York, pour que Charlie puisse y monter un théâtre. Laissant aux placards les désirs de son épouse, Charlie est catégorique, la vie à Hollywood ne l'excite pas, sans doute intimidé par le succès de sa femme dans la cité des anges. Et alors qu’elle décroche le rôle principal dans une série télévisée, Charlie, assis devant un poste en marche, ne manquera pas de sarcasme et lui lance une remarque grinçante: „Je ne regarde pas la télé...“.

«Marriage Story» serait alors le témoignage contemporain des mariages tels qu’ils sont vécus aujourd’hui par les milléniaux? Qui sait… Peut-être l’auteur et réalisateur Noah Baumbach nous parle-t-il aussi du divorce de ses parents, comme dans «The Squid and the Whale», voire de sa séparation avec l’actrice Jennifer Jason Leigh il y a quelques années. Quoi qu'il en soit, quand Noah Baumbach nous parle des femmes cantonnées à leur rôle de mères et de leurs maris aveugles, il flotte une belle intemporalité sur «Marriage Story», une justesse aussi.

«Noah Baumbach signe un grand film...»– Gaby Tscharner

Le métrage est indéniablement porté par les superbes performances de ses acteurs et actrices. De Alan Alda, lui l’avocat à la figure paternelle et ses conseils douteux, bientôt remplacé par la vermine interprétée par Ray Liotta. Un divorce de longue haleine face à la puissante Laura Dern pour la défense. A la fois vulnérables et blessants, souvent dans les mêmes scènes, Adam Driver et Scarlett Johansson sont à leur meilleur. Alors peut-être que leur relation n’est pas si moderne, mais qu’importe, Noah Baumbach signe un grand film et la reprise de «Being Alive» du musical «Company», chantée par Charlie en tomber de rideau, est à vous fendre le cœur.

3,5/5 ★

Plus d'informations sur «Marriage Story».

Ceci peut aussi vous intéresser:

Is this article worth reading?


Comments 0

You have to sign in to submit comments.

Login & Signup