Review2. September 2019

«Late Night» - Dans les arcanes d'un talk-show

«Late Night» - Dans les arcanes d'un talk-show
© Impuls

C’est reparti pour une comédie feel good! Réalisé par Nisha Ganatra, plutôt habituée aux réalisations de séries, Late Night célèbre la mixité de genre et culturelle sur fond d’émission télévisée. À travers un duo de femmes que tout oppose, interprété par la toujours très au point Emma Thompson et Mindy Kaling, qui signe également le scénario, le film fait la lèche aux bien-pensants avec des sujets d’actualité fondamentaux, mais tombe dans les clichés tant redoutés.

Katherine Newbury est une célèbre présentatrice. Présente depuis de nombreuses années dans le paysage médiatique, elle tient pour acquis une audience qui s’étiole de jour en jour. Alors que le show prend la poussière, et que l’équipe d’auteurs de l’émission est exclusivement masculine, Katherine recrute Molly, une jeune femme d’origine indienne sans expérience. Sur la seule base de son genre et origine, mixité oblige, Molly réalise enfin son rêve: rejoindre une émission de télévision et écrire ses textes. Si les débuts de Molly au sein de l’équipe ne sont pas glorieux, elle parvient finalement à se rendre indispensable. Les audiences du talk-show, elles, reprennent logiquement l’ascenseur.

Si le rôle d’une comédie feel good n’est évidemment pas de faire pleurer de détresse, elle peut cependant essayer de zigzaguer entre les différents stéréotypes, évitant de foncer la tête la première dedans. Mais Late Night n’évite pas les pièges et n’échappe malheureusement pas aux clichés. Traitant de sujets incontournables comme la parité homme-femme en milieu professionnel et la mixité culturelle, le film abuse de la carte du politiquement correct. Loin d’être une comédie piquante qui pointerait du doigt le long chemin qu’il reste encore à parcourir en matière de parité et mixité, Late Night se retrouve au mieux cantonné au rang de film trop gentillet pour véritablement se démarquer.

«Merci à Emma Thompson d’être une actrice toujours égale à elle-même, impeccable en toutes situations.»– Emma Raposo

À défaut d’être d’une originalité débordante et malgré un scénario prévisible, quelques moments de rires sont à retenir. Merci à Emma Thompson d’être une actrice toujours égale à elle-même, impeccable en toutes situations. Dans le rôle de la présentatrice frigide et redoutée de ses employés, pas emphatique pour deux sous et qui rappelle vaguement une Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada, l’actrice britannique fait très bonne figure. Face à elle, Mindy Kaling et son air toujours (trop) enjoué sont moins convaincants, à la limite de l’agacement.

En bref!

Ce «feel good movie» n’échappe pas aux clichés. Et ils vécurent heureux dans un open space où hommes et femmes, blancs, noirs, hétéro ou homo, cohabitent en parfaite harmonie devant la machine à café. En attendant que ce monde idéal arrive, «Late Night» joue bien trop sur le politiquement correct pour tirer son épingle du jeu. Pas de piquant, un poil de niaiseries, mais quelques petits sourires malgré tout. Sympathique mais clairement dispensable.

2,5/5 ★

Plus d'informations sur «Late Night». Au cinéma le 4 septembre.

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