Kritik8. März 2018

Un thriller scandinave entre Hitchcock et Stephen King - «Thelma»

Un thriller scandinave entre Hitchcock et Stephen King - «Thelma»
© Outside The Box

Après un passage éclair à Hollywood avec le magnifique Back Home (avec Jesse Einseberg et Isabelle Huppert), le réalisateur Joachim Trier et son bras droit scénaristique Eskil Vogt reviennent avec Thelma au cinéma scandinave; une intrigue surnaturelle inspirée par les saints patrons du thriller. Dans les salles depuis le 7 Mars.

En deux mots

Thelma (Eili Harboe) suffoque d’une morale parentale outrageusement conservatrice et se libère du fardeau en allant étudier à Oslo. Alors qu’elle fait la rencontre de Anja (Kaya Wilkins), une idylle complexe naît entre les deux jeunes femmes. Thelma qui rejette inconsciemment cette histoire devient rapidement la proie de crises épileptiques foudroyantes et se découvre des facultés surnaturelles. Mais voilà qu’un passé tragique refait surface...

-> À lire aussi: Rencontre surnaturelle avec Eili Harboe - «Thelma»

Henrik Rafaelsen (Thelma)
Henrik Rafaelsen (Thelma) © Outside The Box

La critique

Quelque part entre une tradition naturaliste du roman gothique et les parties de chasse tragiquement absurdes du récent “The Lobster”, l’ouverture du film évoque de belles influences et les violons du compositeur Ola Fløttum (Louder Than Bomb, Oslo, 31. August) scellent la promesse d’un excellent thriller. Un thriller onirique, une romance au féminin; un peu hitchcockien et presque Donnie Darko; il flotte surtout au-dessus de cette jeune étudiante prédisposée au paranormal le spectre du roman “Charlie” de Stephen King.

Kaya Wilkins & Eili Harboe (Thelma)
Kaya Wilkins & Eili Harboe (Thelma) © Outside The Box

Mais étonnamment, l’intrigue s'égare à regret dans un conte moins pesant. D’autant plus étonnant que le dilemme psychologique de Thelma offre de la poigne à l’angoisse. Malgré une scène d’exposition assez classique, l'ambiguïté parentale souffle les braises, la télékinésie répulsive de Thelma féconde le drame et jusqu'au final joliment twisté, Joachim Trier mêle au surnaturel des thématiques sociétales et religieuses.

Jamais abyssal ni même assommant...

La faute au père peut-être, que nous pourrions souhaiter plus épineux encore; une mise en scène trop décorative, fut-elle pourtant métaphysique lorsque la glace cryogénise le corps inerte d’un bambin. Des bagatelles en définitive car il faudra relever un casting impeccable: De la très prometteuse Eili Harboe, au père, joué par l’incontournable figure du cinéma scandinave Henrik Rafaelsen (The Almost Man), ou encore Kaya Wilkins qui se fait actrice sur le tard, convaincue par le réalisateur. Thelma se révèle être un thriller certes psychotique, mais jamais abyssal ni même assommant, tout juste frissonnant; pourtant d’actualité et bigrement intelligent.

Note de la rédaction -> 3/5 ★

Dans les salles depuis le 7 Mars.

NOR - 2017 - 110 Min. - Drama

Réalisateur: Joachim Trier

Acteur: Eili Harboe, Okay Kaya, Eilen D Petersen, Henrik Rafaelsen

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