Kritik19. Januar 2022

«Presque» - Une amitié inattendue

«Presque» - Une amitié inattendue
© JMH Distributions SA

À la barre de l’écriture et de la réalisation, Bernard Campan et Alexandre Jollien interprètent également les rôles principaux dans «Presque», une comédie dramatique qui raconte la rencontre de deux hommes que tout oppose. Bourré de bons sentiments, le film en forme de road movie suit les péripéties de Louis et Igor dans leur voyage initiatique.

Louis (Bernard Campan) est à la tête d’une société de pompes funèbres à Lausanne. L’entreprise tourne à plein régime et Louis, célibataire invétéré, travaille sans relâche. Dans la même ville, Igor (Alexandre Jollien), un quadragénaire infirme moteur cérébral, sillonne les routes sur son tricycle pour aller livrer des paniers de légumes bio. Philosophe à ses heures ayant pour compagnons Nietzsche et Spinoza, Igor est en mal de vraies amitiés. Mais pas facile de créer des liens lorsque le regard des autres est plus jugeant qu’accueillant.

Un jour, alors que Louis se rend en voiture chez des clients, il percute Igor et sa bécane à trois roues. Après un stop aux urgences, chacun reprend le cours de sa vie. Mais Igor ne compte pas en rester là. Muni d’un ananas en guise de cadeau de remerciement pour Louis, il s’invite dans les coulisses des pompes funèbres et prend place dans un cercueil à l’arrière d’un corbillard, le même corbillard que Louis doit utiliser pour rapatrier une défunte dans le sud de la France. Compagnons de route malgré eux, les deux hommes vont devenir de plus en plus complices tout au long du voyage.

Ensemble, et contre toute attente, ils se sauvent d’une mort à petit feu.– Emma Raposo

Amis dans la vie, le membre des Inconnus, humoriste et comédien français, et l’écrivain suisse unissent leurs forces dans Presque, un road movie qui prend des allures de voyage initiatique au fil des kilomètres. Le duo de personnages improbables, composé d’un croque-mort taiseux et d’un infirme moteur cérébral boute-en-train, reprend les bonnes veilles ficelles du «buddy movie», où le petit ventru et le grand mince finissent par accorder leurs violons et devenir les meilleurs amis du monde. Les opposés réunis et sommés de s’en accommoder avec, in fine, la naissance d’une amitié inattendue, ou comment une rencontre et un périple peuvent changer le cours d’une vie. Un cousin éloigné de «Rain Man» à la sauce franco-suisse.

© JMH Distributions SA

Mais sous ses airs de plaidoyer en faveur des personnes en situation de handicap, «Presque» a d’autres ambitions. Le film traite bien sûr du handicap, mais pas que. Célébration de la vie elle-même, le métrage raconte également deux hommes perdus qui tentent de trouver ou retrouver un sens à la vie. Ensemble, et contre toute attente, ils se sauvent d’une mort à petit feu. Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas en profiter pour changer les regards à coups de citations philosophiques que l’on doit à Spinoza, Socrate ou Nietzsche, en filmant le handicap sous sa forme la plus dépouillée. Mais comme à chaque fois que l’on a affaire à un film parcourant cette thématique, le bon dosage du second degré, voire de l’humour noir, s’avère capital. Si certains métrages ont réussi l’exercice tel que «Peanut Butter Falcon», «Presque», lui, s’embourbe dans un trop plein de bons sentiments pouvant ennuyer à la longue.

2,5/5 ★

Le 19 janvier au cinéma.

Plus d'informations sur «Presque».

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