Kritik9. März 2021

Netflix: «Sentinelle» - L’effacement moral face à la vengeance

Netflix: «Sentinelle» - L’effacement moral face à la vengeance
© Netflix

Une affaire sordide orchestrée par le cinéaste Julien Leclercq et portée par Olga Kurylenko. Visible sur Netflix, «Sentinelle» est un timide film de vengeance fondé sur le syndrome de stress post-traumatique.

Une chasse à l’homme pour retrouver l’homme qui a agressé sa sœur (Marilyn Lima), Klara (Olga Kurylenko) va montrer les dents pour se confronter à un puissant oligarque russe et son fils: Yvan Kadnikov. La jeune femme de 33 ans, adjudant de l’Armée Française, a été témoin des horreurs de la guerre en Syrie et quand elle débarque sur la Côte d’Azur pour freiner la cadence et se reconstruire en famille, une simple soirée en boîte de nuit va rouvrir les portes de l’horreur.

Une quête vengeresse, en solo, pour tout déglinguer et faire justice. Olga Kurylenko se glisse dans la peau d’une véritable justicière affamée de vengeance. Dans la peau de Klara, la course à la vérité sculpte un film d’action compacte, bien torché et nerveux de 80 minutes. Bien que le film de Leclercq souffre de faiblesses, comme ce manque de profondeur pour son personnage principal, le parti pris de se débarrasser de longs dialogues, offre un terrain de jeu sympathique pour (re)centrer le récit autour de son aspect physique.

Brutale, sanguinaire...– Sven Papaux

On pense parfois à «Maryland» d’Alice Winocour; un cinéma très sec, vidé de sentiments et qui plaît par sa simple mission: se venger corps et âme, et rappelle son précédent «La terre et le sang» qui débarquait en avril 2020 sur Netflix. Si Leclercq est un ton en deçà de Winocour, il démontre un cinéma qui s’efface derrière la moral pour laisser libre cours à la violence, surtout quand la sphère familiale entre en ligne de compte. L’équation en devient brutale, sanguinaire, la moindre empathie est enfouie.

Netflix: «Sentinelle» - L’effacement moral face à la vengeance
Olga Kurylenko dans «Sentinelle» © Netflix

La répétition des scènes maintient cet enfermement moral constant. Rien que dans son entame, «Sentinelle» explore les voies par lesquelles la guerre peut atteindre l’individu jusque dans sa chair. Kurylenko incarne cette fébrilité, ce désir de s’extraire de l’étreinte tenace du syndrome de stress post-traumatique - à l’aide de cocktails d’opiacés ou de rencontres endiablées et sensuelles -, elle sombre souvent dans la paranoïa, ressentant une menace constante. Une intrigue qui nous tient en alerte, mais qui à tendance à s’étioler sur la longueur. L’action stimule un script peut-être un poil léger, mais qui, par le prisme d’une lecture différente, permet de laisser libre cours à cette brutalité - morale et physique - qui définit Klara.

3/5 ★

«Sentinelle» est à découvrir sur Netflix.

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