Kritik21. Februar 2020

«Hunters» - Une chasse aux nazis avec Al Pacino sur Amazon Prime

«Hunters» - Une chasse aux nazis avec Al Pacino sur Amazon Prime
© Christopher Saunders / Amazon Studios

Toujours les potards au max, «Hunters» nous propose de suivre les pérégrinations de chasseurs de nazis aux États-Unis dans les 70 en exploitant les codes de la série B violente et les tropes des années 70. Une recette rafraîchissante et ludique sur le papier, mais dont l’exécution frôle dangereusement la «tarantinade» écervelée. À découvrir dès aujourd'hui sur la plate-forme Amazon Prime Vidéo.

Jonah est un jeune homme qui vit à Brooklyn avec sa grand-mère en 1977. Malheureusement, celle-ci meurt apparemment dans un cambriolage. Mais Jonah est approché par Meyer Hofferman, un vieil homme riche qui lui apprend que sa grand-mère, survivante de la Shoah, a été tuée par un nazi à cause de ses activités de chasseuse de nazis après la Seconde Guerre mondiale. Les nazis n’ont en effet pas abandonné leurs néfastes desseins, et Hofferman est en croisade contre un complot visant à instaurer un quatrième Reich.

Inspirés de faits réels mais lourdement stylisés et tordus pour correspondre à un agenda pulp violent et récréatif, «Hunters» n’est pourtant pas là pour se prendre la tête avec l’Histoire, mais plutôt pour casser du vilain nazi. Une démarche assez surprenante de la part du producteur Jordan Peele, qui faisait jusqu’ici régner un certain esprit de sérieux dans les œuvres qu’il accompagnait, et qui n’est pas sans rappeler ce que faisait Quentin Tarantino avec «Inglourious Basterds».

«Il manque cruellement à la série le sens de la mise en scène de Tarantino...»– Lino Cassinat

Moins surprenant est l’intérêt d’Amazon pour le concept de «Hunters», dont les prémisses font très comics ... et sont curieusement identiques à ceux de «The Boys», excellente série et plus gros carton de la plate-forme de streaming à ce jour. Les similitudes s’arrêtent ici, et c’est malheureusement là que commencent les vrais problèmes, car à part chiper de bonnes idées à droite et à gauche et hybrider des genres contraires dans un esprit purement pop pour se construire un concept aguicheur, «Hunters» ne brille clairement pas par son exécution. Tout cela est bien joli, mais il manque cruellement à la série le sens de la mise en scène de Tarantino, ou un symbolisme et des thématiques beaucoup plus dans l’air du temps de «The Boys» pour vraiment réussir comme ses aînés.

Jerrika Hinton - Hunters (2020)
Jerrika Hinton - Hunters (2020) © Christopher Saunders / Amazon Studios

«Hunters» «fait comme», et se drape dans du cool, mais en réalité une fois au cœur du sujet, force est de constater que la série manque clairement de talent et relief. Ceci est particulièrement remarquable dès qu’on s’attarde un instant sur le moindre personnage de la série: la dynamique Jonah / Hofferman rejoue la sempiternelle musique du père de substitution (et la présence d’Al Pacino ne change rien au problème), et les personnages secondaires (adjuvants comme antagonistes) pataugent dans des archétypes clichetonnants profondément banals. Alors, il y a bien des scènes incongrues et de la violence barbare qui font passer le temps, mais si «Hunters» s’agit dans tous les sens et divertit gentiment, elle n’emporte jamais.

En bref!

Ni mauvaise, ni vraiment bonne, parfois ennuyeuse, «Hunters» passe le temps mollement. Pas désagréable, mais oubliable.

3/5 ★

«Hunters» est à découvrir dès aujourd'hui sur la plate-forme Amazon Prime Vidéo.

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