Kritik11. September 2018

«Figlia mia» - Ma fille, ma bataille

«Figlia mia» - Ma fille, ma bataille

En lice pour l’Ours d’or à Berlin en Février 2018, «Figlia mia» repartira bredouille. Le deuxième long-métrage de la réalisatrice et scénariste italienne Laura Bispuri, dresse le portrait de deux figures maternelles rivales se battant pour l’amour d’une fillette de dix ans. Une histoire aux airs de déjà-vu, certes, mais qui permet aux trois actrices principales de briller.

Vittoria, dix ans, vit en Sardaigne avec ses parents. Un jour, elle fait la rencontre d’Angelica, une jeune femme un peu débauchée, avec qui elle tend à passer le plus clair de son temps, au grand dam de sa mère. Il ne faudra pas longtemps à Vittoria pour comprendre qu’Angelica est en vérité sa mère biologique. Les retrouvailles tumultueuses vont déboucher sur un affrontement entre les deux mères, au détriment de Vittoria.

Sans jamais réellement surprendre ni véritablement émouvoir, l’intrigue tente d’explorer les rapports délicats entre ces deux femmes partagées entre jalousie et amitié. Mais l’absence de moments forts et la répétition de certaines scènes rendent le récit trop anecdotique pour littéralement accrocher le spectateur. Pour contrebalancer ce manque de tension narrative, Figlia mia recourt à des personnages émotionnellement complexes et bien écrits, mais là encore, l’effet produit sera en demi-teinte. S’il faut reconnaître à ces mères une certaine subtilité, elles ne sont en revanche guère attachantes et l’empathie fera cruellement défaut.

Une Valeria Golino solaire ...

L'indifférence surnage; difficile d’éprouver quoi que ce soit pour le personnage d’Angelica (Alba Rohrwacher) alors qu’elle bataille ardemment pour changer de vie. L’investissement de l’actrice et la précision de son jeu sauveront pourtant la crédibilité de cette mère, son interprétation y est cruciale. Il en est de même pour Tina, incarnée par une Valeria Golino solaire, dont la douceur et la raison seront mises à rude épreuve, jusqu’à en oublier le bien-être de sa fille (quelle idée de l’emmener dans un bar en pleine nuit !). Et si la jeune Sara Casu qui incarne Vittoria s’en sort remarquablement, on regrette (peut-être) que le personnage ne s’exprime pas davantage sur ses ressentis.

Sara Casu & Alba Rohrwacher © Xenix Filmdistribution

Heureusement, Laura Bispuri dévoile une mise en scène soignée en privilégiant des cadrages élégants qui mettent en avant ses personnages. Il faudra aussi apprécier le travail sur l’atmosphère aride de la Sardaigne. La chaleur étouffante y est parfaitement perceptible ...

En bref !

Loin de révolutionner le genre du film traitant des sentiments maternels, Figlia mia trouve son intérêt dans les excellentes prestations des actrices et dans la mise en scène soignée de la réalisatrice Laura Bispuri. Mais des ambitions narratives légères et l’absence de prise de risque au scénario empêcheront de donner à ce trio quelque chose de poignant ou mémorable.

Note de la rédaction -> 2/5 ★

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