Kritik5. Januar 2023

«The Pale Blue Eye» sur Netflix : Étrange rencontre entre Christian Bale et Edgar Allan Poe

«The Pale Blue Eye» sur Netflix : Étrange rencontre entre Christian Bale et Edgar Allan Poe
© Scott Garfield/Netflix

Scott Cooper retrouve pour la troisième fois Christian Bale dans un film policier en costumes et empli de noirceur.

(Une critique de Damien Brodard)

En 1830, dans l’État de New York, le commissaire Augustus Landor (Christian Bale) est chargé de résoudre un meurtre sordide dans l’académie militaire de West Point : une jeune recrue est retrouvée pendue, avec le cœur extrait de sa poitrine. Pour mettre toutes les chances de son côté, Landor s’associe à un soldat de l’académie, un certain Edgar Allan Poe (Harry Melling).

S’étant déjà aventuré dans les sombres recoins de l’histoire américaine avec «Hostiles» (2018), il n’y a rien d’étonnant à revoir Scott Cooper à la barre d’un récit glaçant, venant ici remettre en cause l’institution militaire. La noirceur de la trame propre au réalisateur sied parfaitement à son protagoniste désabusé, campé par un Christian Bale sans grands éclats, mais toujours pertinent. Le film trouvera néanmoins sa plus-value en la présence du personnage d’Edgar Allan Poe, grand auteur et poète américain, dont le romantisme noir et le goût pour les enquêtes s’imbriquent de manière séduisante dans cette histoire.

Christian Bale, Harry Melling et Robert Duvall Toby Jones et Gillian Anderson Christian Bale et Charlotte Gainsbourg Harry Lawtey et Harry Melling

L’acteur britannique Harry Melling tire clairement son épingle du jeu dans le rôle du jeune soldat-poète grâce à son excentricité, à mi-chemin entre une inquiétante étrangeté et une sympathie réconfortante. Un rôle atypique qui constitue sans doute l’atout le plus marquant du long-métrage. Et malgré une narration ainsi qu’une intrigue plutôt efficaces, le scénario reste malheureusement convenu et prévisible, à l’exception de son dernier acte, nuançant habilement ses personnages et offrant une belle opportunité de relecture.

Autre point à double tranchant, la photographie de Masanobu Takayanagi. Quand bien même le travail de l’obscurité se révèle être judicieux lorsqu’il s’agit d’instaurer une ambiance glauque augmentée de brume et d’un éclairage à la lanterne, la lisibilité de quelques scènes de nuit s’avère parfois très fastidieuse. On comprendra toutefois ce choix esthétique qui demeure en accord avec le propos. En somme, «The Pale Blue Eye» présente une enquête suffisamment singulière et sordide pour capter l’attention, mais se montre convenue dans son déroulement, au point d’en être assez oubliable. Reste des interprètes convaincants et une atmosphère aussi envoûtante que ténébreuse.

3,5/5 ★

A découvrir le 6 janvier sur Netflix.

Bande-annonce

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