Cinéma et buildings, une histoire d’amour explosive !

De l’avant-gardiste et terrifiant King-Kong en 1933 jusqu’à un très récent Dwayne Johnson dans «Skyscraper», le cinéma et les buildings s’enlacent depuis des décennies. C’est toujours une histoire d’amour vertigineuse, explosive, à la “Je t’aime moi non plus”. Voici un retour sur 6 attractions urbaines et cinéphiles.

1 - Bradbury Building – Blade Runner

Ouvert en 1893 dans le downtown de Los Angeles, le Bradbury Building est sans nul doute l’une des structures urbaines les plus fantasmées à l’écran. Devenu un emblème de la culture populaire, le bâtiment servira de décor à un récent clip de Justin Timberlake (passons ...) mais sa réputation s’est faite hier, au début des années 80, dans la SF crasseuse d’un certain Blade Runner (Ridley Scott). Assez basique de l’extérieur, l’atrium central, construit dans un style Renaissance italienne; sa pénombre et ses céramiques d’un autre temps serviront de décor à certaines des plus belles scènes de la science-fiction.

2 - Millennium Mills – Brazil

Aujourd’hui abandonné, le Millennium Millls est le vétuste souvenir d’une industrie londonienne et d’une modernité en déclin. Planté sur les docks de Londres et reconstruit en 1933 dans un style art-déco, ce colosse de bitume avec ses 10 étages faisait la gloire de la minoterie anglaise. Puis il fermera dans les années 80; l’histoire ne vous dit peut-être rien mais en 1985 la ruine intéressera un certain Terry Gilliam. Symbole d’un consumérisme effréné et des désillusions capitalistes, le complexe servira de décor à la fabuleuse dystopie Brazil du réalisateur anglais. Pour la postérité il restera une scène, bureaucratique et cauchemardesque:

3 - Fox Plaza - Die Hard

Le Fox Plaza est l’un des plus hauts gratte-ciels de Los Angeles, une sorte de tige longiligne postmodern de 150 mètres de haut, qui accueillait, il y a quelques années, l’ancien président Reagan et ses bureaux au 34ème étage. Aujourd’hui c’est 20th Century Fox qui se terre derrière la façade de verre avec quelques petites perles du cinéma d’action. Souvenez-vous, lorsque le Fox Plaza (alias Nakatomi Plaza) est pris en otage par Hans Gruber (Alan Rickman) dans Die Hard en 1988, la ville des anges est castrée en son coeur, et c’est toute une symbolique de la métropole américaine qui explose à l’écran. Les aventures de Dwayne Johnson dans le récent Skyscraper ressemblent sans conteste aux tribulations de John McClane (Bruce Willis). Au moins, vous serez prévenus !

4 - Thamesmead Housing Estate – Orange mécanique

Retournons à Londres et aux désillusions urbaines. Le Thamesmead Housing Estate devait servir à atténuer la pénurie de logements qui sévissait dans le Londres d’après-guerre. Construit dans le style brutaliste caractéristique des années 60-70, des blocs de béton s’élèvent sur 12 étages. De la terre jaillit un nouveau lac et même des zones commerciales. Bref, le Thamesmead Housing Estate a le sens des promesses. Néanmoins il est trop éloigné des transports et au fil des années, la zone deviendra un puits. La population végète dans cette périphérie artificielle et Stanley Kubrick choisira le Lac Southmere pour plonger son sulfureux et dystopique Orange mécanique. Cette région servira aussi de décor à la récente et très acclamée série britannique “Misfits”.

5 - Empire State Building - King Kong

La scène est mémorable, en équilibriste sur le toit du monde, la bête humaine cravache les mouches de l'aviation américaine. Comment ici ne pas citer le King Kong de 1933 et cette métaphore à gueule de gorille du haut de l’Empire State Building. Il est à lui seul une histoire de l’Amérique. La construction s’achève en 1931 et il demeure aujourd’hui l’un des gratte-ciels les plus hauts de New-York et des Etats-Unis. Devenu une icône de la pop culture, allant de HG Wells aux Schtroumpfs, la liste des ses apparitions au cinéma comme en littérature est infinie.

6 - Berliner Fernsehturm - Das Inferno – Flammen über Berlin

Pour terminer, revenons sur le vieux continent. Après tout, il n’y a pas que chez les amerloques que l’on dynamite et disperse façon puzzle, bref, que l’on ventile. En Allemagne aussi le cinéma catastrophe permettra de s'en prendre aux cure-dents urbains, notamment le plus haut d'entre eux: la Berliner Fernsehturm. Construite en pleine RDA en 1965 sur la célèbre Alexanderplatz, la sphère va sombrer dans une déflagration orchestrée par Rainer Matsutani pour la télé allemande en 2007. Chez Wim Wenders, au-dessus de Berlin il y a le ciel et Bruno Ganz. Moins mémorable, il y aura tout de même ce brasier de studio qui n’a pas à rougir de son cousin hollywoodien.