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PRIX DU JURY DES JEUNES 2016 du FFFH – Découvrez toutes les critiques

Théo Metais
News: Théo Metais

Il y a quelques jours, nous vous avions dévoilés les premières critiques du prix du Jury des jeunes de la 12ème édition. Présidé par un professionnel du cinéma, Thierry Luterbacher, le Jury des jeunes a été chargé de visionner et d'évaluer 5 films appartenant à la Sélection du FFFH. Voici la suite de ces brillants travaux.

PRIX DU JURY DES JEUNES 2016 du FFFH – Découvrez toutes les critiques

© FFFH – Meyer & Kangangi – avec Tabea Wschiansky, Julia Schubiger, Alice Gachot, Luca Longo, Stefano Christen et Thierry Luterbacher (Président).

Retrouvez toutes les informations sur cette 12ème édition du FFFH

Le ciel attendra

de Marie-Castille Mention-Schaar

Ce film se divise en plusieurs histoires, l’une où l’on rencontre Sonia, une jeune fille de 17 ans et Mélanie, 16 ans, qui rêve de changer le monde. Sonia est révoltée, elle n’a pas pu partir accomplir sa mission pour l’État islamique. Mélanie se fait « gentiment » embrigader par un jeune djihadiste qui cache son identité, mais qui a tout pour lui plaire.

Au début du film, on est un peu perdu. On ne sait pas quel personnage appartient à quelle histoire. Il y a Sonia, Mélanie, et une mère attristée du départ de sa fille, qui enchaîne les tables rondes avec d’autres familles de jeunes embrigadés. À la fin du film, on découvre que c’est la mère de Mélanie, partie en Syrie. L’histoire alterne entre embrigadement et retour à la réalité. Ce qui est intéressant, c’est que Dounia Bouzar joue le rôle d’une anthropologue, son réel métier en dehors du cinéma. Elle gère effectivement les réunions de parents inquiets au sujet de l’islam et offre un soutien psychologique aux familles et à Sonia. C’est l'un des rôles qui m’a paru le plus intéressant parce qu’on peut se rapprocher, grâce à elle, au plus près de la réalité et de son quotidien.

Ce film soulève un point très important de la société moderne. On y découvre la descente vers l’islam d’une jeune adolescente qui rêve juste de changer le monde, et on lui fait miroiter un avenir meilleur, sauvée des mécréants et, entre autres, de la théorie du complot. De l’autre côté, Sonia, qui n’a pas pu partir en Syrie. Elle est retenue de force par la police, mais aussi par ses parents. Elle, au contraire, reprend goût à la vie en réapprenant petit à petit à vivre et à se libérer de ce poids oppressant, mais aussi de cette paranoïa continue d’éventuelles représailles pour sa « trahison » envers l’islam.

Bien que les lumières et le cadrage soient un vrai régal visuel, il y a une différence notable entre le jeu des deux actrices. J’ai beaucoup plus apprécié Sonia qui dégageait quelque chose de vrai, comme un vide au fond d’elle, qui m’a particulièrement touché. Malheureusement, j’ai trouvé la naïveté de Mélanie trop grande ou, peut-être, est-ce parce que c’est aussi « simple » dans la vie réel ? Une autre chose qui m’a déplu, ce sont les préjugés ou stéréotypes sur les adolescents trop flagrants et parfois un peu lourds (télé-réalité, expressions, etc.). Pour moi, la partie du « retour à la vie » de Sonia était beaucoup plus travaillée que la « descente » de Mélanie. C’est dommage car cela crée un déséquilibre dans le film qui a pourtant de bons éléments de narration et une thématique intéressante.

Luca Longo, membre du Jury des Jeunes 2016

Polina, danser sa vie

de Angelin Preljocaj

Avant la projection de Polina, danser sa vie, les autres membres du Jury des Jeunes du Festival du Film Français d’Helvétie et moi-même avions de grandes appréhensions quant à ce film qui nous était proposé en ce dimanche midi. Nous redoutions les clichés quasiment inhérents aux productions traitant du milieu de la danse. Si la jeune danseuse, déstabilisée face à un jury lors d’une audition de la plus haute importance, perd ses moyens et demande de remettre au début la musique et de lui donner une deuxième chance, nous nous étions promis de quitter la salle. Nous ne voulions absolument pas voir une énième reproduction de Flash Dance !

Mais que nenni ! Quelle surprise nous avons eue en découvrant un film beau, complet, écartant énormément de clichés liés à la danse, l’adolescence, la transmission, la Russie ou encore la réussite. Tout dans ce film m’a plu. Je vais donc tenter dans les quelques lignes qui suivent de vous convaincre d’aller le voir dès sa sortie en salle.

Très douée pour la danse, la petite Polina est sélectionnée pour suivre les cours de Bojinski, un maître d'une exigence absolue, à la fois redouté et admiré. Au fil de son enseignement, qu'elle suit des années durant, Polina devenue jeune fille développe avec son mentor une relation complexe, entre antagonisme et soumission. Alors qu’elle s’apprête à intégrer le prestigieux ballet du Bolchoï, sa découverte de la danse contemporaine provoque une profonde remise en question.

Le synopsis, en quelques lignes, peut être trompeur car des scénarios tels que celui-ci, on en a déjà vus. Mais ce sont d’autres points qui vont faire de ce long-métrage un petit chef-d’œuvre.

Tout d’abord, abordons un point essentiel du film : la musique. Dès les premières minutes du long-métrage, les notes de musique emmènent le spectateur dans un voyage débutant à Moscou, passant par Aix-en-Provence et Paris, puis se terminant à Anvers en Belgique. Le public se retrouve lors du générique de fin à bout de souffle, sans mot et encore sonné par la scène finale ; la musique contribue largement à cette sensation. La bande son accompagne les personnages principaux mais est également porteuse de sens et complète donc l’histoire.

Le grain de l’image ajoute une dimension réelle à l’histoire. L’image est belle, on ne se lasse pas de la regarder. Les réalisateurs, Valérie Müller et Angelin Preljocaj, jouent avec le flou et les couleurs. Ces dernières évoluent au fil de la jeunesse de la danseuse. Durant son enfance, les teintes sont poudrées et douces et elles s’affirment d’année en année. La caméra est maitrisée à la perfection et les cadrages qui sortent de l’ordinaire. Les scènes de danse sont ainsi captées avec leur part d’émotions et de spontanéité. La caméra danse avec les artistes, la sensation pour le public est alors magique.

Le jeu d’acteur est lui aussi très bon. On relèvera notamment la performance de Nastya Shevtzoda, Niels Schneider et Jérémie Bélingard. Ces acteurs/danseurs sont dirigés par les mains complémentaires de Valérie Müller et Angelin Preljocaj, la première a un parcours professionnel de réalisatrice et le second de chorégraphe. Juliette Binoche, élément phare du casting, interprète une chorégraphe à Aix-en-Provence. Elle réussit le pari d’être crédible et talentueuse, tout en laissant la vedette au rôle principal.

En conclusion, vous l’aurez compris, j’ai bien du mal à trouver des points négatifs dans ce film. C’est un véritable coup de cœur et je n’attend plus que d’aller le revoir au plus vite.

Julia Schubiger, membre du Jury des Jeunes 2016

6 octobre 2016

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