Interview

Bruce Willis: dans la peau d'un «vrai flic»

Avec deux films («Otage» et «Sin City»), qui sortiront à quelques semaines d'intervalle, Bruce Willis est de retour en tête d'affiche. Il prépare également «Die Hard 4», qu'il espère tourner cet été. Toujours aussi réservé face à un journaliste, l'acteur évite les questions trop personnelles.

Bruce Willis: dans la peau d'un «vrai flic»

Q:Qu'est-ce qui vous a donné envie de tourner «Otage»?A:J'ai trouvé le scénario excellent. Il m'a semblé qu'il s'agissait d'une histoire idéale pour moi. J'ai aussi pensé à mes fans en tournant «Otage», dans lequel j'incarne un négociateur de la police, Jeff Talley. Lors d'une prise d'otages, il échoue dans ses négociations et une jeune mère de famille meurt avec sa fille. Très atteint par son échec, Jeff quitte L.A. et s'installe dans une petite ville de Californie. Il accepte un poste de chef de la police locale. À la suite d'un vol qui tourne mal, une prise d'otage s'ensuit et Talley se retrouve dans l'obligation de négocier alors que sa famille est directement en jeu.

Q:Que dire du réalisateur français, Florent Emilio Siri, qui signe «Otage»?A:C'est moi qui ai choisi Florent après avoir vu son travail en France (Ndr: il a réalisé «Nid de guêpes» et «Une minute de silence», avec Benoît Magimel). Il a tout de suite compris ce que j'attendais d'un metteur en scène. Nous avons eu des journées de travail de 12 à 14 heures, mais je suis heureux du résultat. «Otage» me permet de montrer davantage de substance dans mon travail. Mon rôle ne se limite pas à un héros d'action, un flic qui surmonte toutes les épreuves et tue les méchants. Dans «Otage», Talley montre ses failles, il fait des erreurs, échoue... Cela m'a fait du bien d'être un vrai flic, un type qui prend son travail à coeur mais qui n'est pas un surhomme.

Q:En mai, «Sin City» sera présenté au Festival de Cannes comme un évènement. Parlez-nous de ce long métrage?A:Le réalisateur Robert Rodriguez s'est associé à Frank Miller pour transposer au cinéma l'univers des comics de ce dernier. Sin City est une ville violente avec des policiers corrompus et des habitants surprenants. «Sin City» regroupe une succession d'histoires des BD de Miller, et une vingtaine de ses personnages y sont représentés. C'est un film plein de criminels, de filles ultra sexy et d'action. Benicio Del Toro, Elijah Wood, Jessica Alba, Mickey Rourke... Clive Owen... Il y a tellement de bons acteurs dans «Sin City» que la liste est trop longue pour tous les nommer.

Q:Où en êtes-vous du quatrième volet de «Die Hard» dont on parle depuis deux ans?A:Les choses n'avancent pas vite, car nous ne voulons pas faire d'erreur. Cela serait dommage de rater un épisode d'une aussi belle franchise de cinéma. John McTiernan, qui a signé l'original et le troisième «Die Hard», sera de retour à la mise en scène. Cette fois, John McClane se retrouve impliqué dans une attaque de terroristes alors qu'il est en vacances avec sa fille. Nous espérons démarrer «Die Hard 4» avant l'été, mais tout peut encore changer.

Q:Tous les techniciens qui travaillent avec vous disent que vous êtes un mec super et drôle. Pourquoi être si réservé en interview?A:Donner des interviews est quelque chose qui m'ennuie terriblement. Je sais que cela fait partie du business, mais je déteste parler de moi. J'essaie de rester de bonne humeur lors des journées de promo, mais c'est dur. Il m'est arrivé de passer une semaine à parler durant 10 heures par jour pour faire la promo d'un film. Je n'ai jamais voulu être comédien pour raconter ma vie. Je ne lis pas les magazines et encore moins les critiques. Je comprends la fascination que le star-system exerce sur le public, mais ce n'est pas ma tasse de thé. D'ailleurs, j'évite au maximum de donner des interviews. Je préfère participer à un talk-show comme celui de David Letterman où je sais que je peux délirer, rigoler et faire le clown.

18 avril 2005

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